Il est juste de rétablir les faits qui ont précédé les émeutes en Nouvelle-Calédonie.
 
Peu importe les opinions politiques et les affinités pour tel ou tel responsable politique ou gouvernemental, peu importe l'opinion que l'on a du Président de la République.
 
Visiblement, certains journalistes ne connaissent pas le sujet précisément et font des commentaires archi-cliché, bien vendeurs.
 
En effet, rares sont les journalistes qui expliquent la véritable situation.
Par exemple personne n'explique que :
 
- La loi constitutionnelle instaurant le corps électoral restreint en 1998 (première mouture avec 10 ans de résidence glissants) a été adoptée sous les conditions de l'accord de Nouméa portant le caractère TRANSITOIRE, d'une durée limitée et devant se terminer à l'issue de 3 consultations au maximum.
 
- Cette loi a été complétée par un durcissement sous le président Chirac avec le gel total non évolutif.
 
- L'accord de Nouméa a juridiquement abouti avec trois refus à la pleine souveraineté dont une seule consultation était obligatoire et les deux autres facultatives.
 
- L'Etat, juste après la 3ème consultation, a immédiatement demandé aux politiques locaux de proposer un nouveau statut pour la Calédonie, lequel aurait forcément pris en considération les conditions de droit de vote des citoyens vivant en Calédonie, avec une date butoir à 18 mois pour que les calédoniens ayant voté aux référendums successifs se prononcent sur l'adoption du statut proposé.
 
- Le délai de 18 mois n'a pas été respecté faute de discussion sérieuse entre les partis locaux.
 
- L'Etat a donc repoussé l'échéance en pressant les acteurs locaux de s'y mettre sérieusement.
 
- Le calendrier électoral pour les Provinciales a fini par se télescoper avec le calendrier sur l'adoption d'un nouveau statut pour la Calédonie.
 
- Le Conseil d'Etat s'est prononcé sur la légalité du gel électoral dans le contexte actuel et a indiqué qu'en cas de non révision du corps électoral pour les élections provinciales de 2024, celles-ci auraient toutes les chances d'être invalidées si le scrutin avait lieu.
 
- N'ayant toujours pas obtenu de proposition de statut pour la Nouvelle-Calédonie, les élections provinciales prévues en mai 2024 ont été repoussées à décembre 2024 pour permettre de trouver un accord sur ce statut tant attendu, grâce à ce nouveau délai.
 
- Qu'il est devenu obligatoire de réviser le corps électoral en Calédonie pour les élections provinciales pour qu'elles soient valables juridiquement (L'Etat de droit ne peut pas être remis en question par une poignée d'indépendantistes !!!), sauf si une proposition de statut venait à être proposé avant, c'est à dire MAINTENANT.
 
- Que la loi constitutionnelle actuelle devant abrogée la loi constitutionnelle portant le gel du corps électoral, propose de revenir au compromis trouvé à l'origine, à savoir ne permettre le droit de vote qu'aux résidents de Nouvelle-Calédonie ayant 10 ans de résidence.
 
- Que finalement, cette loi ne fait que revenir à ce qui avait été accepté par tous les partis à l'époque, y compris indépendantistes.. Elle n'annule pas purement et simplement la restriction du corps électoral. Ce n'est qu'un retour à un corps électoral restreint plus souple.
 
- Que jusqu'à 10 jours avant la date des prochaines élections provinciales; un nouvel accord rendrait caduque cette modification de la loi du dégel du corps électoral.
 
Tout ceci montre que l'Etat a tout fait pour amener les acteurs locaux à décider de leur avenir eux-mêmes.
 En vain, à cause d'un seul responsable : le camp indépendantiste qui fait de l'obstruction depuis la seconde consultation, conscient de son échec, et parce qu'il ne sait pas comment sortir de l'ornière, parce qu'il refuse d'admettre les règles démocratiques françaises et leurs échéances.
 
Quant aux insurgés, il ne s'agit pas du peuple indépendantiste dans son ensemble mais de jeunes instrumentalisés, manipulés par quelques leaders indépendantistes, chauffés à blanc pour mettre à genoux la Nouvelle-Calédonie et faire fuir un maximum de non-indépendantistes, calédoniens ou non, pour obtenir la pleine souveraineté.
 
Les émeutes causées soi-disant par le projet de loi du dégel sont un faux prétexte.
Si il n'y avait pas eu le dégel, le prétexte aurait pu être le pacte nickel ou tout autre faux prétexte pour semer le chaos parce que l'Etat leur refuse la pleine souveraineté.
 
C'est ça, la vraie raison de ces destructions et émeutes, une politique de la terre brûlée, pour obtenir la pleine souveraineté par la force et la terreur.
 
Dernière remarque sur le terme de "décolonisation" qui ne devrait plus s'employer que pour désigner le processus Onusien des territoires listés, mais en aucun cas dans un sens de vie quotidienne concrète. Cette utilisation de ce terme à tout va crée une confusion et fait un amalgame irréel sur la vie quotidienne.
 
Dans l'imaginaire collectif, qui parlerait de peuple colonisé lorsque la gouvernance de la population est assurée par les personnes censées être colonisées, Président du Gouvernement local, Président du Congrès, équipe gouvernementale, Gestion et Présidence de deux provinces sur les trois de la Nouvelle-Calédonie ?
Et lorsque l'accès aux soins, à l'éducation, sont gratuits et accessibles à tous, lorsque les personnes censées être colonisées profitent des possibilités en Métropole de formations supérieures financées en partie par les impôts du peuple censé être colonisateur sans droit de vote local, que ces "colonisés" profitent des possibilités de soins à l'étranger (evacuations sanitaires vers l'Australie lorsque la Calédonie n'a pas les compétences sur place) ?
 
Accepter d'annuler cette révision constitutionnelle donnerait raison aux émeutiers et encouragerait leurs crimes et délits actuels et futurs.