Les élections législatives de 2022 sont-elles les élections de trop ?

 Il semblerait bien que oui, si l’on se réfère au peu d’intérêt qu’elles suscitent. Toutefois, la question mérite d’être abordée avec un peu plus de circonspection, sont-ce les élections elles mêmes ou bien les candidats, c’est-à-dire les femmes et les hommes politiques qui se présentent à ces élections qui sont peu dignes d’intérêt ?

Est-ce un raz-le-bol vis-à-vis du système institutionnel ou un raz-le-bol vis-à-vis d’une caste politique qui sévit depuis plus trente ans et qui de promesses en promesses à conduit le pays dans une impasse politique et dans un gouffre financier qui tel un maelstrom va nous emporter ?

En fait, ce sont les deux. Des femmes et des hommes politiques qui se sont appropriés un système et l’ont adapté et modulé pour leurs propres besoins, pour organiser une rente à vie sur le dos des Calédoniens et des métropolitains.

Un système institutionnel moribond

Nombreux sont les juristes qui estiment que la Nouvelle-Calédonie est un laboratoire politique et juridique exceptionnel et que maints pays suivent de près ce qui s’y déroule.

Ce qui est gênant, c’est que ce pays soit devenu un laboratoire, un terrain expérimental où l’on va tester les idées des uns et des autres, alors que notre civilisation n’a plus d’idées, n’a plus de vrai penseur, n’a plus de vrai philosophe. Toute cette pensée jadis florissante qui a caractérisé la France a disparu et a été remplacée par des pseudo-intellectuels dont le dénominateur commun est la médiocratie.

Dans un pays, s’il y a bien une catégorie sociale qui ne devrait pas être écoutée c’est bien celle des politiques. J’ai pour habitude de dire que là où le politique met le doigt commence le pourrissement.

Violer la loi constitutionnelle pour parvenir à ses fins !

Pour que cet essai de laboratoire soit possible, il a fallu violer la loi constitutionnelle et ça, il fallait oser le faire. Cette forfaiture a été le premier signe visible de la décadence manifeste de nos dirigeants. D’aucuns, qui n’ont pas vécu les événements, diront que c’était la seule solution pour éviter une guerre civile. Quand le mensonge s’allie au manque de courage, il est peu probable que nous ayons une belle chose in fine.

Pour que cet essai de laboratoire puisse réussir, il fallait du temps, il fallait anesthésier et hypnotiser les esprits pour bien les formater. Les Calédoniens décennies après décennies se sont laissé bercer d’illusions par des politiques qui leur promettaient un monde nouveau, un monde meilleur, alors que ce monde là, ils l’ont eu et ils l’ont à jamais perdu. La Nouvelle-Calédonie deviendra autre chose, mais plus jamais la Calédonie de son apogée, car elle s’est évanouie dans ce laboratoire expérimental.

Le réveil aujourd’hui est amer car c’est un constat d’échec dans tous les domaines. Ce sont trente années de perdues.

Pourtant, tout était déjà écrit dans l’Accord de Nouméa :

Paragraphe 5 de l’Accord de Nouméa :

« La consultation portera sur le transfert à la Nouvelle-Calédonie des compétences régaliennes, l’accès à un statut international de pleine responsabilité et l’organisation de la citoyenneté en nationalité ».

Il est important de comprendre ce qui a été acté pour comprendre où nous en sommes arrivés.

Le poison est dans le texte. Cet accord vise à transférer les compétences régaliennes de l’Etat vers la Nouvelle-Calédonie et à lui donner un statut international. Le piège de la citoyenneté est tendu, car ce qui est visé est bel et bien une nouvelle nationalité ; la nationalité française faisant partie du passé.

La Nouvelle-Calédonie même indépendante ne peut pas exercer les pouvoirs régaliens de l’Etat, elle n’en a ni les moyens financiers, ni les compétences et si ce pays, à terme, devient indépendant, il devra nouer des accords de défense avec un pays tiers ou il disparaîtra.

Pour tous ceux qui à trois reprises ont dit NON, votre NON risque de devenir un OUI, ce n’est qu’une question de temps.

« L’Etat reconnait la vocation de la Nouvelle-Calédonie à bénéficier, à la fin de cette période, d’une complète émancipation. »

Là encore, les termes sont clairs. Pour ne choquer personne on n’utilise pas volontairement les termes qui fâchent. Le terme émancipation est agréable à l’oreille car il renvoie à de nobles combats, tel celui de l’émancipation des femmes. S’émanciper c’est se soustraire d'une entrave, d'un état de dépendance, d'une domination, bref être libre. Nos dirigeants, et pour ne citer que les plus visibles que sont Philippe Gomes et son disciple Philippe Dunoyer, sont pour une émancipation de la Nouvelle-Calédonie avec la France. En fait, les maîtres de la Nouvelle-Calédonie veulent l’argent de la France et s’arranger entre soi avec des petits accommodements bien lucratifs. Ils nous prennent pour des demeurés.

Que peut-on faire ?

Poussons un peu plus loin l’analyse et mettons en avant toutes les incohérences que l’on peut entendre ici ou là.

 

Rester français, mais avec une autonomie politique !

Quelle est la différence entre un métropolitain et un néo-calédonien ?

Il n’y en a pas. Le métropolitain, tout comme le néo-calédonien n’aspire qu’à une chose c’est de vivre en paix, de pouvoir vivre correctement de son travail, de pouvoir éduquer ses enfants et de leur préparer un avenir meilleur. Les différences qui sont mises en avant ne sont que pures fictions voulues par nos dirigeants politiques.

A partir de ce constat, quel est l’intérêt d’avoir des règles spécifiques ?

Va-t-on faire des règles spécifiques parce que la Nouvelle-Calédonie est plus humide que certaines régions de France en raison de la Niña ? Ou va-t-on rédiger une loi de pays pour protéger des espèces endémiques ? Va-t-on demander à l’UE une étude sur la montée des eaux dans les Iles Loyauté ? Ou encore matérialiser sous la mer des sens de circulation pour les dugongs ? Dans ce pays, la bêtise est au pouvoir et ce n’est qu’un triste constat.

 

En fait, rien ne justifie vraiment une autonomie administrative et légale en raison de la spécificité de la Nouvelle-Calédonie ; d’autres départements et pour ne pas dire la totalité des départements de la métropole ont leurs spécificités.

Il faut que les néo-calédoniens qui sont très attachés à leur autonomie comprennent qu’il n’y a pas d’autonomie aux plans législatif et réglementaire. Les lois du pays sont soumises à un contrôle de légalité et celles-ci auraient pu être rédigées par les parlementaires du pays et déposées directement au Parlement, ce que nous, au MCF NC, nous proposons.

Les Calédoniens doivent être cohérents, ils ne peuvent pas vouloir être rattachés à la France et s’affranchir de ce qui les dérange. Soit la Nouvelle-Calédonie reste française (UNE et INDIVISIBLE) et elle assume l’entièreté des dispositifs métropolitains, soit elle va vers une émancipation – comprendre indépendance – et là elle doit se préparer à des compétences qu’elle ne pourra pas assumer, donc mission impossible. Un pays qui tourne le dos aux principes de réalité est un pays qui se condamne à disparaître.

La Nouvelle-Calédonie a-t-elle une marge de manœuvre ?

Oui, mais dans un contexte des plus difficiles :

La Nouvelle-Calédonie depuis 1995 n’a pas cessé de décroître au niveau de son PIB. Elle atteint aujourd’hui un déficit de 168% de son PIB et la France 117% avec une dette réelle de 14%, ce qui la place au bord de la banqueroute selon les critères du FMI.

En fait, la France coule et contrairement à ce que certains jeunes élus mal informés vous disent, la France n’est pas la cinquième puissance mondiale, mais la septième derrière l’Inde et surtout en termes de PIB/habitant le 23ème pays au monde. La France a dévissé et elle n’est plus audible dans le concert des grandes puissances de ce monde. Le nouveau monde qui s’en vient est celui de l’union des pays qui composent le « BRICS » (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).

La Nouvelle-Calédonie a vécu en marge de la réalité de ce monde avec une classe de dirigeants politiques incompétents et totalement déconnectés des réalités économiques du pays. L’incompétence et le niveau de corruption de certains dirigeants ont conduit le pays au bord du gouffre et à une division forte aux seins des communautés. L’adage « diviser pour régner » a été fort bien utilisé.

Cette classe politique, les autonomistes qui portent dans leur ADN la division et la trahison et les indépendantistes qui par pure idéologie ont déjà condamné trois générations depuis les événements de 1984, doit être sanctionnée lors de ces élections. Leur sanction doit être la manifestation du mécontentement des Calédoniens et cela doit sonner comme un avertissement solennel.

Les Calédoniens sont les souverains de ce pays et c’est à eux de décider du devenir de la Nouvelle-Calédonie. Il est impensable que les mêmes acteurs décident du devenir de ce pays compte tenu de l’incompétence crasse dont ils ont fait montre durant ces trente dernières années ; la relève chez les loyalistes est une piètre relève et les indépendantistes n’ont pas voulu de relève au nom des principes sacro-saints de la coutume.

C’est à l’ensemble de la société civile d’intervenir dans les débats et les dirigeants ne feront que mettre en œuvre le désir des Calédoniens. Ils ne sont que des mandataires qui recevront un mandat clair des mandants, c’est-à-dire des Calédoniens.

Ces élections législatives sont peu importantes au regard des enjeux qui se posent quant à l’avenir du pays, toutefois elles doivent être un marqueur fort du rejet des Calédoniens vis-à-vis des dirigeants politiques traditionnels.

Le MCF NC propose une politique différente, une politique excluant les professionnels de la politique. L’objet du MCF NC sera d’aller chercher les meilleures compétences dans la société civile et les préparer aux prochains mandats, aux prochaines élections provinciales. Ces personnes compétentes n’exerceront qu’un seul mandat, elles seront hors réseau et agiront dans la plus grande transparence.

La politique doit être un noble combat.

Pour conclure, si vous votez pour notre candidat Antoine GIL à ces législatives, dans la 1ère circonscription , vous aurez à vos côtés un homme loyal, un homme compétent et un homme de courage pour défendre au mieux les intérêts de tous les calédoniens.

Peut être est-il temps que les Calédoniens fassent enfin confiance à un métropolitain et misent sur la compétence et non sur un NOM de famille ou sur des purs produits locaux et de réseaux .
 

Vous, Calédoniens, êtes le peuple souverain et il est grand temps de le faire savoir.
 

Antoine GIL , candidat « Exclu » dans la 1ère circonscription.